C’est encore en utilisant l’humour, mais cette fois teinté d’une pointe de cynisme, que Laurent Perbos détourne certains objets courants pour les inscrire dans une réflexion sur la sculpture contemporaine. Afin d’évoquer la place de l’art dans un « tout culturel », il décide de s’attarder sur un objet universel, immédiatement identifiable, exemplaire dans sa simplicité et dans sa popularité, tout à la fois élément de loisir et théâtre d’épreuves olympiques : la table de ping-pong. Détourné de plusieurs manières, l’objet conserve cependant ses codes les plus évidents et n’interdit jamais le jeu. Près d’une demi-douzaine de ces sculptures existe (Un autre état d’esprit, 1999, Console, 2002, Ping Pong Pipe, 2003, Sauvetage, 2002, M. J. C., 2003, J. O. , 2003) chacune renvoyant le joueur à sa distraction par le truchement du faux rebond et rend improbable toute pratique habituelle. Cette série d’oeuvres exprime ainsi ce que pourrait être l’art aujourd’hui : d’abord familier voire banal, praticable et participatif, il permet finalement de repenser la manière d’appréhender notre environnement. En recherchant la place que l’artiste occupe aujourd’hui, Laurent Perbos découvre la valeur de l’idiotie telle que la décrivent le cinéaste Lars Von Trier ou le critique d’art Jean-Yves Jouannais2 : souvent décalée, parfois joyeuse, et finalement presque toujours pertinente.
Thomas Bernard (Galerie Cortex Athlético), 2005
DU 13 MARS AU 24 AVRIL
Galerie Pictura – Entrée libre
Vernissage le mercredi 13 Mars 18h30
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